En France, en 2024, les professions de sexologue, de thérapeute spécialisé dans les relations intimes et de conseiller conjugal ne sont pas officiellement reconnues, ce qui rend difficile l’estimation du nombre de praticiens formés et en activité, ainsi que leur implication dans des actions associatives ou de recherche transdisciplinaire dans ces domaines.

Aucune instance nationale ne dispose de données précises sur l’effectif, la formation, les pratiques cliniques et les spécialités des professionnels travaillant dans les domaines de la sexologie et de la thérapie de couple en France, ce qui crée une certaine opacité dans le paysage professionnel.

Données préliminaires sur les praticiens spécialisés en relations intimes

En avril 2024, selon le réseau social professionnel Linkedin® France, 1100 personnes se déclarent spécialistes en sexologie, 729 en thérapie des relations intimes et 430 en thérapie de couple.

Sur la plateforme de réservation en ligne Doctolib®, on recense environ 100 médecins spécialisés en santé sexuelle, 756 sexologues et plus de 3000 thérapeutes de couple dans toute la France.

La terminologie « sexothérapeute » n’est pas uniformément reconnue par toutes les plateformes. Environ cinquante sexologues sont référencés sur le site dédié Sexologuefrance®.

La variation significative de ces chiffres soulève des questions.

Objectifs et premiers résultats de l’étude #jesuissexo

L’étude #jesuissexo vise à identifier les professionnels formés, en activité (incluant les étudiants et les retraités), ceux qui enseignent ou mènent des recherches dans les domaines de la sexologie et de la thérapie de couple. Il s’agit de la plus grande enquête nationale jamais réalisée sur le sujet.

Profil des participants et premières observations

Les résultats actuels présentent des données claires.

Sur les 940 participants à l’enquête, 85 % sont des femmes et 15 % des hommes, avec un âge moyen de 44 ans. 25 % sont encore en formation et obtiendront leur diplôme en 2024 ou l’année suivante. 83 % des participants ont obtenu leur diplôme après 2015, ce qui soulève la question de l’expérience des sexologues plus anciens.

70 % autofinancent leur formation en sexologie et/ou thérapie de couple, la plupart (65 %) suivant plusieurs formations car ils estiment qu’une seule formation n’est pas suffisante (40 %).

Les formations complémentaires les plus populaires sont l’hypnose, la thérapie de couple, le travail corporel et les thérapies cognitivo-comportementales (TCC).

La plupart des participants exercent en libéral (60 %) et dans des zones urbaines (32 %), principalement dans de grandes villes (29 %).

Vers la création d’un répertoire professionnel ?

Plus de 93 % des personnes interrogées soutiennent la création d’un répertoire professionnel national.

Bien que certaines fédérations, associations et sociétés savantes en sexologie en France aient proposé un tel répertoire, il est souvent réservé aux membres de ces associations. Ce répertoire pourrait inclure les coordonnées des praticiens ainsi que leur formation, leurs diplômes, leurs travaux de recherche, leurs activités d’enseignement, leurs publications et leurs domaines d’expertise.

Défis et perspectives de la pratique professionnelle

Qui pratique des examens du clitoris ou du pénis en France ? Qui utilise des méthodes telles que la sexanalyse, le travail corporel, l’hypnose ou réalise des chirurgies de transition ? Qui intègre des approches systémiques dans la thérapie de couple ?

La collaboration entre professionnels dans ces domaines reste limitée et peu développée.

L’absence de titres officiels pour ces professions pose la question de la mise en place d’un répertoire sélectif.

Bien que la question de la qualité des praticiens non formés puisse justifier un tel outil, elle pourrait également susciter un débat prolongé, retardant sa mise en place…

Revenus et réalités économiques des praticiens

Sur les 458 praticiens exerçant principalement en libéral qui ont participé à l’étude, 93 % ont communiqué leur chiffre d’affaires annuel et sa répartition.

45,5 % de ces praticiens gagnent moins de 7 500 € par an dans ce domaine.

28,3 % gagnent entre 7 500 € et 15 000 € par an dans ces activités. À titre de comparaison, le salaire minimum annuel brut est de 21 203 €.

Ce faible revenu peut s’expliquer en partie par le fait que certains praticiens sont récemment installés. Cependant, la majorité de ces professionnels n’ont pas commencé leur activité récemment.

 

Article inspiré de:  https://sexoblogue.fr/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-les-therapeutes-de-couple-et-les-sexologues-sans-jamais-oser-le-demander

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